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Appel à communicationsPour télécharger l'appel au format .pdf : AAC_JE_JCGL.pdf Axe 1 : Analyser les discours militants en et hors-ligneLe premier axe propose de s’interroger sur l’importance donnée à la langue et aux discours dans le cadre du militantisme féministe et queer/LGBTQi+ (conçu dans sa plus large acception) par le biais de réflexions théoriques et méthodologiques. Il s’agira par-là de se pencher sur les pratiques langagières et discursives des militant·es comme de leurs opposant·es, en questionnant l’efficacité de leurs discours fréquemment pensés comme agissants. S’il entend se focaliser, on l’aura compris, sur des réflexions sociolinguistiques et discursives, cet axe se place dans une perspective pluridisciplinaire. Aussi, seront bienvenues les propositions traitant de ces discours quelles que soient les inscriptions disciplinaires de leurs auteur·ices. Ces dernier·ères pourront, par exemple, aborder les thématiques suivantes :
Sans s’y limiter, les propositions pourront se constituer en réponse aux questions suivantes :
Axe 2 : Pratiques langagières féministes/queer : normes, pouvoir et enjeux interculturelsAprès l’essor de la critique féministe des langues dans les années 1970, ces dernières années ont vu le retour des questions de genre et de langue dans le débat public, notamment autour des polémiques sur l’« écriture inclusive » (Abbou et al., 2018). Différentes pratiques langagières féministes et/ou queer se sont diffusées à plus grande échelle, visant à représenter les hommes et les femmes de façon égale, mais aussi à lutter contre la naturalisation de la bicatégorisation sociale et grammaticale, ces deux visées pouvant co-exister, se compléter ou s’exclure. Les formes mobilisées et les effets politiques recherchés sont pluriels : combattre l’invisibilisation des femmes et/ou des minorités dans les discours, abolir le genre comme rapport de pouvoir et/ou système de catégorie, mais aussi faire proliférer les formes pour queeriser le genre (Gérardin-Laverge, 2020). Les sources de discours sur la langue (ou les langues) sont tout aussi variées : discours militants, institutionnels mais aussi médiatiques ou universitaires alimentent la discussion publique, interrogent le rapport aux normes ainsi qu’aux autorités linguistiques, et questionnent le rôle des linguistes dans les débats de société. La décennie 2010 a vu l’émergence de recherches en français qui articulent le genre, la sexualité et le langage (Greco, 2014, 2021), au sein d’un champ d’études interdisciplinaire croisant des méthodologies et des approches différentes. De nombreux travaux se sont intéressés aux pratiques langagières féministes et/ou queer, tant concernant la féminisation des noms de métier (Elmiger, 2008), le « tumulte graphique » dans les discours anarchistes militants (Abbou, 2011), des approches diachroniques des usages (Viennot, 2014) ou encore le genre neutre (Alpheratz, 2019) et la question de la non-binarité (Swamy & Mackenzie, 2022). D’autres se sont intéressés aux métadiscours (Abbou, 2017; Coady, 2020; Michel, 2016), aux enjeux didactiques (Baurens, 2008; Chevalier, 2016; Perry, 2011; Ranchon, 2017; Ranchon & Vadot, 2016; Tomc et al., 2016), à la question de la performativité du genre (Gérardin-Laverge, 2018) ou encore aux représentations, dans une approche psycholinguistique (Gygax et al., 2019). Les propositions pourront par exemple aborder les questions suivantes, sans s’y limiter :
Axe 3 : Se positionner dans une recherche en études de genre : quelle réflexivité ? Enjeux méthodologiques, éthiques et épistémologiquesLe troisième axe s’intéresse aux implications méthodologiques, éthiques et épistémologiques de la recherche en études de genre et de sexualité. Existe-t-il une façon de faire de la recherche en féministe, au-delà du terrain (Clair, 2016) ? Face à l’hétérogénéité du féminisme et la diversité du champ des études de genre, observe-t-on des lignes critiques convergentes à l’heure actuelle ? Avec cet axe, nous vous invitons à exprimer les questions, les doutes, les difficultés auxquelles vous êtes confronté·es lors des processus d’acquisition, de production, de confrontation et de partage de savoirs académiques et autres (militants notamment). Nous vous proposons les questions suivantes à titre d’inspiration, éminemment adaptables selon vos contextes de recherche :
Outre les références citées ci-dessus, voici quelques articles complémentaires :
BibliographieAbbou, J. (2011). L’antisexisme linguistique dans les brochures libertaires : Pratiques d’écriture et métadiscours. Thèse de doctorat. Université de Provence - Aix-Marseille. Abbou, J. (2017). Cultures politiques du discours : Féminisme, anarchisme et rhétorique. Argumentation et Analyse du Discours, 18, Article 18.https://journals.openedition.org/aad/2329?lang=en Abbou, J., Arnold, A., Candea, M., & Marignier, N. (2018). Qui a peur de l’écriture inclusive ? Entre délire eschatologique et peur d’émasculation Entretien. Semen, 44, Article 44.http://journals.openedition.org/semen/10800 Alpheratz. (2019). Français inclusif : Du discours à la langue. In A. Rabatel & L. Rosier (Éds.), Les défis de l’écriture inclusive (Vol. 1). EME éditions. Association of Internet Researchers. (2019). Internet Research: Ethical Guidelines 3.0.https://aoir.org/reports/ethics3.pdf Baurens, M. (2008). Vers une compétence transculturelle du genre dans la formation des enseignant-e-s. Ela. Études de linguistique appliquée, n° 152(4), 429‑442. Beaubatie, E. (2021). Transfuges de sexe: passer les frontières du genre. La Découverte. Boutet, J. (2010). Le pouvoir des mots. La Dispute. Butler, J. P. (2017[1997]). Le pouvoir des mots : Discours de haine et politique du performatif (C. Nordmann & J. Vidal, Trad.; 3e éd). Éditions Amsterdam. Chevalier, Y. (2016). Enseigner la grammaire du genre : À propos du traitement idéologique de la langue dans les manuels scolaires de CE1. Le français aujourd’hui, N° 193(2), 33‑44. Clair, I. (2016). Faire du terrain en féministe. In Actes de la recherche en sciences sociales. N°213: 66-83. Coady, A. (2020). Jardin à la française ou parc à l’anglaise ? Les idéologies linguistiques : des freins au langage non sexiste. Cahiers du Genre, 69(2), 59‑83.https://doi.org/10.3917/cdge.069.0059 Elmiger, D. (2008). La féminisation de la langue en français et en allemand. Querelle entre spécialistes et réception par le grand public. Honoré-Champion. Gérardin-Laverge, M. (2018). Le langage est un lieu de lutte : La performativité du langage ordinaire dans la construction du genre et les luttes féministes. Thèse de doctorat. Université Paris 1. Gérardin-Laverge, M. (2020). Queeriser la langue, dénaturaliser le genre. Cahiers du Genre, 69(2), 31‑58. https://doi.org/10.3917/cdge.069.0031 Greco L. (2014). Les recherches linguistiques sur le genre : Un état de l’art. Langage et société, 148(2), 11‑29. https://doi.org/10.3917/ls.148.0011 Greco, L. (2021). Genre. Langage et société, Hors série(HS1), 147‑150. Gygax, P., Elmiger, D., Zufferey, S., Garnham, A., Sczesny, S., von Stockhausen, L., Braun, F., & Oakhill, J. (2019). A Language Index of Grammatical Gender Dimensions to Study the Impact of Grammatical Gender on the Way We Perceive Women and Men. Frontiers in Psychology, 10.https://www.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2019.01604 Haraway, D. (1988). Situated Knowledges: The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective. Feminist Studies. N°3: 575-599. Husson, A.-C. (2018). Les mots du genre : Activité métalinguistique folk et constitution d’un événement polémique. Thèse de doctorat. Université Sorbonne Paris Cité. Husson, A.-C. (2020). Activité définitoire folk et argumentation en contexte polémique. Corela, HS-31.https://doi.org/10.4000/corela.11106 Jahjah, M. (2022). « T’es intelligent pour un arabe ! » : Auto-ethnographie d’un corps colonisé. Itinéraires. Littérature, textes, cultures, 2021‑3.https://doi.org/10.4000/itineraires.11748 Jouët, J. (2022). Numérique, féminisme et société. Presses des Mines. Julliard, V. (2016). #Theoriedugenre : Comment débat-on du genre sur Twitter ? Questions de communication, 30, 135‑157.https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.10744 Koffi, A.-D. L. (2022). #VraieFemmeAfricaine. Analyse des matérialités discursives d’un stigmate. Itinéraires. Littérature, textes, cultures, 2021‑3.https://doi.org/10.4000/itineraires.11529 Lamy, A. (2017). Mise en cause de l’autorité médicale et légitimation du discours d’expérience sur les forums de discussion en ligne. Quaderni, 93, 43‑52.https://doi.org/10.4000/quaderni.1074 Lorenzi-Bailly, N., & Guellouz, M. (2019). Homophobie et discours de haine dissimulée sur Twitter : Celui qui voulait une poupée pour Noël. Semen, 47.https://doi.org/10.4000/semen.12344 Marignier, N. (2015). L’agentivité en question : Étude des pratiques discursives des femmes enceintes sur les forums de discussion. Langage et société, n° 152(2), 41‑56.https://doi.org/10.3917/ls.152.0041 Marignier, N. (2019). Les savoirs sur les pratiques langagières féministes et LGBTQI entre académie et militantisme. Cahiers de l’ILSL, 58, 87‑107.https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02165401 Michel, L. (2016). La relation entre genre grammatical et dénomination de la personne en langue française : Approches sémantiques. Thèse de doctorat. Université de Bourgogne. http://www.theses.fr/2016DIJOL027/document Moïse, C. (2021). Numérique. Langage et société, Hors série(HS1), 241‑244.https://doi.org/10.3917/ls.hs01.0242 Paveau, M.-A., & Perea, F. (dir.) (2012). Corpus sensibles. Cahiers de praxématique, 59. https://doi.org/10.4000/praxematique.3337 Paveau, M.-A. (2019). La blessure et la salamandre. Théorie de la resignification discursive.https://hal.science/hal-02003667 Paveau, M.-A. (2021). Nouvelles propositions sur la linguistique populaire. Métadiscours militants et enfants-linguistes. Linguística popular/Folk Linguistics. Práticas, proposições e polêmicas.https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03328498 Paveau, M.-A. (2022). La race est dans les mots, les signes et les discours. Itinéraires. Littérature, textes, cultures, 2021‑3.https://doi.org/10.4000/itineraires.11743 Perry, V. (2011). Aspects du genre dans la didactique de l’anglais. Thèse de doctorat, Université Toulouse 3. https://www.theses.fr/2011TOU30149 Ranchon, G. (2017). Une didactique de la langue, de la culture, et du genre. Le manuel de FLE : Discours et réalisations: Résumé de thèse. GLAD!, 02.https://doi.org/10.4000/glad.550 Ranchon, G., & Vadot, M. (2016). « Le patient s’appelle Anna Dubrovnik. » Proposition méthodologique pour l’étude de la dimension « genre » dans les manuels de français pour allophones. Lidil. Revue de linguistique et de didactique des langues, 54, Article 54. Sedda, P., & Botero, N. (2022). La voix inaudible de la différence. Présence numérique des personnes porteuses d’anomalies dermatologiques. In B. Ferron, E. Née, & C. Oger (Éds.), Donner la parole aux “ sans-voix ” ? Construction sociale et mise en discours d’un problème public. (227‑240). Presse Universitaire de Rennes. Swamy, V., & Mackenzie, L. (dir.) (2022). Devenir non-binaire en français contemporain. Le Manuscrit Éditions, 288 p.
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